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Dans mon corbillon...
11 octobre 2007

Châtiments

La semaine dernière, c'était bien beau :

L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,

Pourvu que samedi ça ne tourne pas comme le père Hugo l'avait dit:


La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Gouffre où les régiments, comme des pans de murs,
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes !
Carnage affreux ! moment fatal ! l'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.

Je vais vous faire un aveu: j'ai découvert ces lignes presque en même temps que vous, ou presque, je ne connaissais que le vers L'espoir... et encore, à travers Astérix. Merci google. C'est que je n'ai jamais trop aimé Hugo, au moment où on me l'a fait lire, c'est à dire en première. Après,j'ai toujours réussi à y échapper (jusqu'en licence de Lettres Modernes, quand même. Je crois qu'aujourd'hui je suis mûre pour le lire.)

Mais c'est comme Racine: Phèdre, à 15-16 ans, ça me passait 20 pieds au-dessus de la tête. aujourd'hui... Seingneur, le plus bel aveu amoureux de la littérature française (je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue)

Je sais bien qu'il faut que la jeunesse connaisse ses classiques, mais je suis persuadée qu'il y a des textes qui ne s'apprécient que plus tard. Ceci dit, j'en suis le contre-exemple vivant. J'ai passé mon temps à lire des textes "pas de mon âge" (l'Etranger à 13 ans, ben oui au ski et avec que ça à lire...) et à m'entendre demander ce que je pouvais y comprendre, ce qui avait le don de m'agacer, bien sûr. On y comprend toujours quelque chose, et il ne faudrait pas prendre les jeunes que pour des cons...

Vous avez dit paradoxale? Ou contradictoire? Une linguiste pour me répondre?

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Commentaires
M
Oui, y'a pas vraiment d'age pour tel ou tel bouquin. Moi aussi j'ai toujours trouvé ca stupide. Et je me souviens d'avoir lu "l'amant de lady chatterley" vers 13 ans (ouh la honte...) pris par hasard dans la bibli familiale. Par contre, l'etranger, moi j'y ai toujours rien compris (je suis impermeable a Camus, il semblerait)...
L
Je crois me souvenir qu'à 13 ans je lisais "Moi Christiane F 13 ans droguée prostituée" et à 15 ans "La Dérobade" et je confirme : on en retient tjs qqch... quant aux classiques, je crois que j'ai pas encore atteint l'âge ;-)
C
Je me dis qu'un jour peut-être je rééssaierai Les Jeunes Filles en Fleur qui m'avaient barbées, mais barbées.......... Forcément, tu m'as fait découvrir la BD au même moment !
A
Je suis assez d'accord avec toi en ce qui concerne certains classiques : il m'a fallu attendre la fac de lettres pour les apprécier, voire les comprendre. L'acharnement de certains profs de lycée m'a même dégoûtée de quelques auteurs (Yourcenar et ses Mémoires d'Hadrien ou Malraux au bac). Pour le reste, c'était au feeling : il y a des classiques que j'ai lus assez jeune (Hugo, entre autres, à la fin du collège ou Zola que j'ai adoré très tôt), mais la plupart du temps je lisais surtout des romans "terroirs", avec plein d'institutrices de campagne ! <br /> Depuis, je me suis rattrapée, mais je n'ai réussi à véritablement apprécier qu'avec la fac de lettres. Je dirais qu'avant cela, j'avais par contre appris à aimer la lecture, mais pas forcément au travers de ce qu'on m'imposait...
C
Et ben moi Totor était mon auteur préféré (en particulier pour les poesie) .... j'ai découvert je devais avoir 8 ou 9 ans... C'est Waterloo morne plaine ??? dont vient ton extrait ???
Dans mon corbillon...
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